Quelques Afriques

Andrea Andermann

Italie — 16mm — couleurs — traduction simultanée — 3 épisodes de 1 h — 1975 — inédit

Titre original Alcune Afriche Image Luigi Verga Son Franco Borni Régie Mario Brenta Musique Gato Barbieri, Manos Hadjidakis, Gheorghe Zamphir, Baden Powell, motifs populaires arméniens Commentaire Alberto Moravia Montage Andrea Andermann, Silvia De Magistris Production Rada Film, RAI

Seront présentés trois des cinq épisodes composant ce carnet de voyage de Moravia en Afrique, superbement mis en pages de pur cinéma par Andermann. Deuxième épisode : La Descente du fleuve Congo, film « tropical humide » qui crée un effet d’hypnose. Troisième épisode : En République Centrafricaine, à la recherche des pygmées dans la forêt équatoriale. Cinquième épisode : La Sécheresse et la mort au Tchad, dans la bande pré-désertique du Sahel. Alberto Moravia et Andrea Andermann s’expliquent sur ce film très peu conforme à ce qu’on entend généralement par « documentaire » : « Ce film sur l’Afrique noire a été tourné sur les traces géographiques du voyage d’André Gide en 1925. Mais en réalité le film vise à donner une impression de l’Afrique noire dans cette traversée du Sud au Nord et dans la pénétration de ses différentes bandes climatiques : celle de la forêt pluviale, celle de la savane, celle du désert […].
Le film n’a pas la prétention de présenter une enquête particulière ni un cadre complet du monde africain; il veut seulement rendre des impressions à travers la caméra, c’est-à-dire qu’il veut conserver aux choses, à mesure qu’elles se présentent, leur immédiateté, leur caractère imprévisible, et même leur ambiguïté. On peut avoir des impressions économiques, des impressions politiques, des impressions sociales, mais ce ne seront que des impressions, c’est-à-dire quelque chose que l’on perçoit grâce à sa sensibilité, et dont l’efficacité est due à une représentation qui n’aspire pas à dépasser les confins de la sensibilité au moyen de schémas sociologiques et idéologiques. Voici pourquoi Quelques Afriques veut dire beaucoup d’impressions de l’Afrique, et non une Afrique seulement, ordonnée, systématique, à savoir un schéma de l’Afrique […]. Naturellement, derrière cet impressionnisme, se cache une attitude, un point de vue. Mais cette attitude, ce point de vue, ne nous ont pas été suggérés par la culture européenne à laquelle nous appartenons, mais directement par l’Afrique. »