Put Your Soul on Your Hand and Walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai trouvé Fatem Hassona, présentée à moi par un ami palestinien. Depuis, elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangés sont devenus le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025, suite à une attaque israélienne sur sa maison, en change à jamais le sens. Sepideh Farsi
Acid Cannes 2025
« Si “la vie continue”, selon l’adage (repris par Fatem elle-même), la mort règne dans les images de la journaliste comme dans celles qui défilent sur l’écran du téléphone de Farsi. […] Si ce dialogue entre horizon vitaliste et funeste est renforcé par les circonstances tragiques qui accompagnent la présentation du film […], il tient également à la finesse du dispositif de Farsi. […] Dans un texte précédant son assassinat, elle écrira justement ceci : “Quant à la mort inévitable, si je meurs, je veux une mort bruyante, je ne veux pas de moi dans un article de dernière minute, ni dans un numéro avec un groupe, je veux une mort qui soit entendue par le monde, une trace qui dure pour toujours, et des images immortelles que ni le temps ni l’espace ne peuvent enterrer.” »
Corentin Lê, Critikat, 15 mai 2025