Les souffrances et les révoltes d’un jeune garçon surnommé « Poil de carotte » par sa mère qui le déteste. Qu’est-ce que la famille pour Poil de carotte, sinon une réunion de gens qui ne peuvent pas se sentir ? Que lui importe si son grand frère Félix dérobe de l’argent pour une chanteuse de boui-boui ? La tendresse qu’éprouve pour lui la petite Mathilde, l’affection que lui témoigne la servante Annette ne compensent ni la haine de la mère, ni l’indifférence du père.
« Poil de carotte est un des sommets de l’œuvre muette de Duvivier, contenant déjà un grand nombre des qualités de la version de 1932. Le film est construit sur trois axes, un choix de point de vue sur les trois principaux protagonistes : la version férocement caricaturale de Mme Lepic, la révolte grandissante de M. Lepic, la mise en avant du désespoir de Poil de carotte. Cette vision des choses modifie certains aspects de l’œuvre de Jules Renard, en élimine certaines nuances, mais crée une unité et une force prouvant l’intelligence de l’adaptation. »
Éric Bonnefille, Julien Duvivier, le mal-aimant du cinéma français, 2002