Nous ne sommes pas faits du bois des victoires mais de celui du combat. Nos défaites dresse un portrait de nos rapports à la politique par un jeu de réinterprétation par des lycéens d’extraits issus du cinéma post-68, associé à des interviews de ces jeunes acteurs. Comment appréhendent-ils le monde dans lequel ils grandissent et surtout, auraient-ils envie de le changer, de le détruire ou d’en construire un nouveau ?
« Dans la France d’aujourd’hui, les hésitations des lycéens et leurs aspirations à un monde meilleur, sans qu’ils conçoivent les moyens concrets d’y parvenir, peuvent faire sourire certains, tandis que d’autres croiront à une manipulation de l’adulte maître du dispositif. Pourtant, il faut y voir les incertitudes d’une époque où bien peu d’adultes apporteraient aujourd’hui des réponses claires et décidées sur ces sujets. L’idée de faire revenir le cinéma comme un texte théâtral, joué à plusieurs reprises par différents élèves en respectant jusqu’aux bafouillements ou hésitations des personnages originaux, confronte les lycéens à un texte devenu lointain pour eux. Périot réutilise les films devenus documents d’histoire avec les images neuves des corps d’aujourd’hui pour créer un décalage cinématographique productif. »
Pierre Gras, Critikat, 19 février 2019