« Joseph Conrad a écrit qu’à la base de toute oeuvre d’art, il y a la volonté d’extraire du courant impitoyable de la vie un fragment du temps, et de le rendre accessible aux autres. Les moments que j’ai passés avec Andrei Tarkovski, alors que je travaillais sur Le Sacrifice, vont s’évanouir, comme tout se dissout dans nos mémoires. Je ne veux pas qu’il en soit ainsi. Peut-être est-ce la peur de tout perdre dans le dédale des souvenirs ou peut-être est-ce mon amitié pour lui qui m’a guidé, je l’ignore. Andrei m’a ouvert la porte sur d’autres horizons et m’a invité à les découvrir. Le temps que j’ai passé dans le monde de ses idées, de ses pensées et de ses sentiments m’a enrichi. Je n’étais plus le même. Beaucoup de ceux qui ont travaillé sur ce film ont ressenti la même chose. Je me suis senti obligé de vous le rendre plus proche, de vous faire partager le temps qui a passé. » (Michal Leszczylowski)
Cannes 1988