Matti Pellonpää, Kari Väänänen, André Wilms, Les Leningrad Cowboys
De retour du Mexique, nous retrouvons les Leningrad Cowboys au cours d’un long périple, via la Normandie, jusqu’aux confins de l’Europe de l’Est. Inspiré de la Bible et du Manifeste du parti communiste, ce road-movie évoque la face sombre et impitoyable de la réalité européenne actuelle, accompagnée d’un spectacle musical multiculturel.
« Kaurismäki place sa bande de personnages, silhouettes dessinées à grands traits, dans des décors réels. On voit les Leningrad Cowboys jouer pour une noce plus vraie que nature. À chaque scène, leur irruption dans la réalité européenne en révèle l’absurdité, mais aussi la poésie. Ce portrait d’un continent fatigué, qui tente d’élever des barrières que seul Moïse peut franchir, est le pendant d’un autre film d’Aki Kaurismäki, Tiens ton foulard, Tatiana. Multipliant, tels les pains et les poissons, les allusions cinéphiliques (de Mack Sennett à Bresson), les coq-à-l’âne et les images saisissantes (Moïse creusant la roche d’un sommet alpin au marteau-piqueur afin d’en faire jaillir de l’eau), Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse est un film désenchanté et enchanteur. »
Thomas Sotinel, Le Monde, 6 juillet 1994