Histoire d’Adrien

Jean-Pierre Denis

France — 16mm — couleurs — 1h30 — 1980

Scénario Jean-Pierre Denis, Françoise Dudognon Image Denis Gheerbrant Montage Catherine Mabillat, Patrick Genet Production Laura Production, Centre Méditerranéen de Création Cinématographique (René Allio, Font-Blanche/Vitrolles) Interprétation

Bertrand Sautereau, Serge Dominique, Pierre Dienaide, Marcelle Dessalles, Marie-Claude Vergoat, Odette Peytourau, Nadine Reynaud, Jean-Paul Geneste, Sylvain Pareuil, Jean-Michel Dominique

« Avec Histoire d’Adrien, Jean-Pierre Denis rompt définitivement et radicalement avec le parisianisme du cinéma français, avec le centralisme, par trop nivélateur des identités régionales, parfois tendant au caractère national, qui a formé et déformé la culture française depuis 1789. Histoire d’Adrien est le premier film français professionnel qui soit parlé en patois, ou même en langue autre que le français (limousin ou occitan, malgré une contamination du vocabulaire par la fréquentation du français). Histoire d’Adrien est le premier film français qu’il faille sous-titrer en français ! Cette chronique de la vie paysanne en Dordogne, au début du XXe siècle, chronique familière et sociale à la fois, avançait vers bien des embûches de sentimentalisme, sinon de sensiblerie. Or Jean-Pierre Denis a su éviter toutes ces embûches, demeurer simple et direct, dirigeant magnifiquement des acteurs qui, pour leur plus grand nombre, ne sont pas des comédiens de métier, restituer aussi bien la vie affective et personnelle du principal personnage que la mentalité de son entourage, de ses entourages successifs, rural d’abord et villageois, ouvrier et urbain ensuite. Il faut espérer qu’Histoire d’Adrien fera école, suscitera des émules et que la France va se mettre à vivre, à se reconnaître et se manifester autrement que par des plans de référence à la tour Eiffel et à la gare de Lyon, au boulevard Saint-Michel. Pagnol et Renoir avaient certes indiqué le chemin, Grémillon aussi, mais leur exemple n’avait que trop peu été suivi, à l’exception d’Allio, de Pialat. » (Albert Cervoni)