Un été violent

Valerio Zurlini

Italie — 1959 — 1h40 — 35mm — noir et blanc

Titre original Estate violenta Scénario Suso Cecchi d’Amico, Giorgio Prosperi, Valerio Zurlini Image Tino Santoni Musique Mario Nascimbene Montage Mario Serandrei Décors Dario Cecchi, Massimiliano Capriccioli Production Titanus, Société Générale de Cinématographie Source Ad Vitam Interprétation Jean-Louis Trintignant, Eleonora Rossi Drago, Jacqueline Sassard, Enrico Maria Salerno, Lilla Brignone, Raf Mattioli, Cathia Caro

Été 1943. Carlo, fils d’un dignitaire fasciste, passe des vacances loin de la guerre, à Riccione. Il y rencontre Roberta, jeune veuve d’un officier de marine et mère d’une petite fille. Ils tombent follement amoureux. Le 25 juillet, la radio annonce la chute de Mussolini, le peuple envahit la rue et le père de Carlo doit fuir. Il veut entraîner son fils, mais Carlo choisit de rester avec Roberta malgré le danger.

« Dans la ville de Rimini, en Italie, alors que la seconde guerre mondiale approche de sa fin, une population jeune et privilégiée parvient encore à s’amuser, profitant de la plage et du soleil dans cet été où, lointaine, la guerre ressemble à un mauvais rêve. Carlo (Jean-Louis Trintignant, tout jeune et troublant), fils d’un haut gradé nazi, retrouve son groupe d’amis pour une dolce vita volontairement aveugle. Lors d’une alerte, pourtant, il rencontre Roberta (Eleonora Rossi Drago, sublime), veuve d’un soldat héroïque et mère d’une petite fille. Coup de foudre. Entre
cette femme mûre issue d’une aristocratie rigide et le jeune fils d’arrivistes, les cloisons – sociales, historiques, culturelles – s’effondrent. Sur une trame de mélodrame d’un classicisme
irrésistible, Zurlini filme cet amour impossible comme un hymne à la sensualité et au désir. Regards de braises, gestes esquissés, sentiment de culpabilité entre ces deux acteurs magnifiques se déroulent sous nos yeux toutes les nuances de la passion, transcendées par une mise en scène d’une grande élégance. Seuls contre tous et face à la guerre, Carlo et Roberta ne vivent que pour eux-mêmes, et signent ainsi l’ultime rébellion. La jalousie des uns et les conventions de tous volent en éclats, mais la guerre, dans ses derniers soubresauts, rappelle tout le monde à l’ordre. Par quelques scènes d’un réalisme étonnant, Zurlini ancre ainsi son film dans l’Histoire, comme une toile de fond qui transperce par moment la fiction, lui donnant brusquement une profondeur étourdissante. »