Émile et Joaquim

Anne-Marie Lallement

France — 1978 — 1h10

L’idée de ce film est née d’une suite de rencontres, de voyages, d’un malaise aussi, de l’impossibilité de se trouver des racines qui font que l’on se retrouve partout et toujours l’éternel étranger, l’errant insatisfait, le nomade en quête de sédentarisation. « Prendre la route », « faire la route » ont été des expressions forgées par toute une génération à l’échelle mondiale qui, suivant des prédécesseurs ayant pour nom Rimbaud, Nizan, Elisabeth Eberhardt, ou encore plus proches Burroughs ou Kérouac ont choisi à un moment ou à un autre de leur vie, de dire non à la routine, à la stagnation, ou comme on le dit, depuis 1968 : « au métro, boulot, dodo », afin de vivre ailleurs quelque chose d’autre que la mort lente. Il est encore aujourd’hui des noms symboles de paradis quelque peu récupérés : Formentera, Goa, Kathmandou. Les générations à venir iront certainement un peu plus loin trouver un exutoire à leur mal de vivre du côté des grands espaces sidéraux, ou dans quelque station sous-marine.