Le Camion

Hristo Hristov

35mm — couleurs (Eastmancolor) — 1h48 — 1980

Titre original Kamionat Scénario Hristo Hristov, d’après Kosta Strandzev et Emil Kalacev Image Atnas Tasev Musique Kiril Cibulka Décors Hristo Hristov Production Filmbulgaria (Sofia) Interprétation

Stefan Dimitrov, Liljana Kovaceva, Dzoko Rosic, Veselin Valkov, Grigor Vackov, Zivka Peneva

Dans un chantier de haute montagne, il se produit un accident qui coûte la vie à un ouvrier. Quatre personnes sont chargées d’accompagner le cercueil jusqu’au village natal du défunt. Dans un camion, durant deux jours, trois hommes et une femme subissent de multiples épreuves. Le film retrace l’évolution des sentiments des voyageurs envers leur camarade défunt, ou plus exactement envers la mort. Au début, chacun d’eux est trop absorbé par ses propres soucis pour penser à celui qui gît dans le cercueil. Le médecin qui travaille depuis quinze ans sur ce chantier souffre du complexe de se sentir « frustré » du fait que ses parents sont des « gens sans biographie ». Mais il est pressé de revenir, car, pour la première fois, une de ses publications a attiré l’attention du monde médical. Le mineur Schfério a des problèmes avec son épouse qui menace de s’enfuir avec un autre, aussi doit-il revenir vite pour l’en empêcher. La caissière a eu l’imprudence de verser une somme importante à un ouvrier qui n’a pas justifié son identité, et elle se ronge d’inquiétude qu’il ne lui fasse faux bond. Le conducteur du camion se hâte, lui aussi, d’être débarrassé de ce qu’il considère comme une ingrate corvée. Telle est la situation dramaturgique dans laquelle les personnages se trouvent (chacun étant psychologiquement impréparé à ce voyage impromptu). Finalement ils en arrivent à porter le cercueil à bras, traversent de terribles épreuves avant d’arriver au village presque désert où ont lieu les obsèques. C’est alors qu’il devient clair que la nature humaine est plus forte que la psychose engendrée par la haine aveugle.

Festival de Berlin 1981