Vlastimil Harapes, Zdena Studenkova, Vadav Voska, Jana Brejchova, Zuzana Kacurikova
Le conte allégorique La Belle et la Bête est une des plus belles réussites de l’onirisme cinématographique et qui ne doit rien aux adaptations précédentes (et notamment à celle de Cocteau). D’une part, elle renvoie aux traditions populaires, aux légendes tchèques (ce film se rattache à la tradition du merveilleux, du fabuleux telle qu’on la rencontre dans les films d’animation de Zeman, ou les marionnettes de Trnka). D’autre part, Juraj Herz renouvelle d’une façon profonde et grave le thème : la Bête est un oiseau de proie se nourrissant de chair et dont le caractère humain se réduit à la voix ; la rencontre avec la Belle et l’amour de celle-ci le transformera peu à peu en être humain (non sans faire surgir des problèmes cruciaux) jusqu’à la métamorphose finale en prince charmant ; en attendant, sauvage et solitaire, il vit dans un château en ruines où pierres et végétation s’entremêlent, se confondent. Cet enchevêtrement se retrouve au niveau du scénario lui-même, à travers le chevauchement de deux réalités qui se croisent et se modifient mutuellement.
Filmex Los Angeles – Festival fantastique de Paris 1980