L’Arrière-pays

Jacques Nolot

France — 1998 — 1h30 — 35mm — couleur

Scénario Jacques Nolot Image Agnès Godard Montage Martine Giordano Décors Patrick Durand Son Jean-Louis Ughetto Production Magouric Productions Source Studio Canal Interprétation Jacques Nolot, Henri Gardey, Henriette Sempé, Mathilde Moné, Raphaëlline Goupilleau, Simone Artus, Christian Sempé, Christine Paolini

Après 10 ans d’absence, Jacques Pruez, cinquante ans, célibataire, acteur de second rôles, retourne dans son village pour assister aux derniers jours de sa mère. Hébergé pour la circonstance chez ses tantes Aimée et Jeofrette, il renoue avec le passé et les ragots du village…

« L’Arrière-pays fait partie de ces films dont on ressort plein de reconnaissance pour le réalisateur. Avec ce premier long métrage, Jacques Nolot reprend et poursuit le personnage de La Matiouëtte et de J’embrasse pas, réalisés par André Téchiné dont il était le scénariste… Nolot fait surgir chez le spectateur les émotions très intimes liées à l’enfance, les contradictions et les conflits des amours familiales, la tendresse nocive de la mémoire de ces premières années que l’on porte en soi. L’Arrière-pays est un film sur le silence, l’enfance, la disparition de ses parents, sur son propre positionnement vis-à-vis de son histoire et sur le désir de fuguer que l’on sent très prégnant – Jacques étant sans cesse « empêché » de repartir. La caméra est à la fois le regard de Jacques sur les siens et l’observatrice de Jacques au sein de sa famille et du village. Dans ce portrait autobiographique, Nolot, qui a su trouver l’exacte distance avec lui-même, évite tous les pièges de la complaisance avec un talent remarquable. Tout se joue dans une retenue proche de la neutralité, la mort est là, massive au milieu d’eux tous, il n’est pas besoin de surjouer. Et c’est cette réserve douloureuse qui fait affluer une émotion violente chez le spectateur. On ressort profondément ébranlé et silencieux »

Les Inrockuptibles