Le Festival La Rochelle Cinéma remercie l’Ambassade de France au Mali pour la participation de :
Moussa Marshall KALAPO
Moussa Kalapo, alias Marshall Kalapo, est réalisateur, monteur, directeur de la photographie et photographe. Après une année d’études au sein de la Faculté des Sciences et Techniques, il intègre le Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasseké Kouyaté (CAMM BFK) en section Multimédia. Au cours de sa licence, il réalise un stage dans l’entreprise Infinitee où il confirme ses aptitudes en tant que réalisateur et directeur photo.
Lauréat du concours Mali Awards 2022 catégorie photographie, il se distingue par sa créativité et sa polyvalence, ce qui l’amène à travailler sur de nombreux projets. Moussa Marshall Kalapo s’implique alors à la réalisation et au montage de films publicitaires (notamment pour Mali Tourisme), de clips, mais aussi de séries et de films documentaires.
Il est notamment à l’origine de la série Le Mari de Madame, en tant que réalisateur et monteur, et est de surcroît le réalisateur de trois films documentaires pour Help 2023 et de quatre films documentaires pour WHH 2024 couvrant les régions de Bamako, Kayes et Mopti.
Son texte
Critique de Comme le feu de Philippe Lesage, écrite dans le cadre du Concours de la jeune critique Europe Québec
Le film Comme le feu propose une immersion intense et singulière dans l’univers intérieur de Jeff, un adolescent de 17 ans secrètement amoureux d’Aliocha. Le réalisateur tisse une toile complexe de sentiments et de non-dits, utilisant le cadre isolé d’un chalet de chasse pour explorer les dynamiques humaines et émotionnelles des protagonistes.
Dès les premières scènes, on ressent une certaine complicité au sein de la famille de Jeff, une harmonie fragile qui se dissipe progressivement au fil du film. Cette évolution reflète bien la manière dont les relations peuvent se détériorer sous le poids des secrets et des désirs inavoués. Pourtant, cette dégradation relationnelle semble parfois sous-exploitée, certains faits méritant d’être dénoncés restent malheureusement sous silence.
La musique, notamment lors de la première séquence, s’avère brouillée, contrastant avec la beauté visuelle du film. Les plans sont symétriques, maîtrisés, calculés à la perfection, témoignant d’une direction de la photographie impeccable. La décision de poser la caméra pendant toute une séquence est particulièrement appréciable, permettant une stabilité visuelle qui renforce l’immersion du spectateur.
L’un des points forts du film réside dans son approche de la mise en scène des séquences musicales. Le réalisateur alterne habilement entre différents styles de musique, apportant une diversité et une richesse qui contrastent avec le ton plus sombre du récit. Cependant, malgré cette créativité, le film souffre d’une longueur excessive et d’une fin bâclée. Les personnages, qui passent leur temps à se châtier, finissent par se calmer sans jamais vraiment se confronter ni avouer leurs peines et blessures, laissant une sensation d’inachevé.
Enfin, Comme le feu dégage une atmosphère particulière de chalet, de randonnée et d’aventure, qui souligne le sentiment d’isolement et de quête personnelle de Jeff. Son errance émotionnelle est palpable tout au long du film, accentuée par son incapacité à avouer ses sentiments pour Aliocha. Cette tension interne aurait pu être davantage explorée pour offrir une profondeur psychologique plus marquée.
En somme, Comme le feu est un film qui fascine par sa beauté visuelle et sa complexité émotionnelle, mais qui laisse un goût d’inachevé en raison de certaines opportunités narratives manquées et d’une fin qui ne parvient pas à délivrer tout le potentiel dramatique promis.