Vendredi 4 juillet

Mike Leigh s’invite partout, dans les coulisses dépressives de la création ( Topsy-Turvy ), à la table d’une réalité sociale morne et laborieuse, oubliée de la croissance ( All or Nothing , Vera Drake , Life Is Sweet …), dans le lit de Louise et Johnny ( Naked ), dans les Secrets et mensonges d’une famille recomposée. Entre légèreté et sarcasme, Mike Leigh filme des tranches de vie, surprenant l’intimité de personnages déjantés avec une répartie d’enfer. Ce soir, c’est le Festival qui invite, dès 20h15, à Grande Salle de La Coursive, il présentera, en avant-première, de son dernier film Happy-Go- Lucky . We can’t wait !

Mathieu Delorme, Camille Lecoq

Entretien avec Satu Laaksonen, programmatrice de la cinémathèque de Finlande

Quelle est votre mission à la Cinémathèque de Finlande ?
Je travaille à la programmation depuis plus de 23 ans et je suis surtout responsable du cinéma français francophone, du cinéma italien aussi et des relations avec l’étranger. C’est-à-dire que je m’occupe de la diffusion des films finlandais à l’étranger, comme à la Rochelle. Il y a un changement de notre statut ; nous ne sommes plus seulement une cinémathèque mais également les Archives Nationales Audiovisuelles. Depuis le 1er janvier, nous avons une collection de films de télévision.

L’équivalent de l’INA en France ?
Oui, c’est ça. Une fusion de la Cinémathèque française et de l’INA en quelque sorte.

Comment s’est faite la programmation à la Rochelle : vous avez proposé des films ?
C’est La Rochelle, que je connais depuis très longtemps déjà qui m’a demandé une liste, des « trésors » comme dit Prune (Prune Engler, déléguée générale du festival) et je lui ai envoyé des cassettes pour qu’elle puisse visionner les films et faire un choix.

Pourquoi ces films là spécifiquement ?
J’ai pensé au festival et comme nous n’avons pas de films sous-titrés de tous nos films… Ce sont des films que moi personnellement j’aime, j’ai choisi ceux-là. Ce sont des films que j’aime. Je retrouve toujours quelque chose dans ces films ; c’est un coup de cœur, dans l’amitié, si vous préférez.

Parmi tous ceux que nous projetons, lequel reste incontournable ?
Ça dépend des goûts. Car dans tous ces films, il y a un côté historique, un rapport avec l’histoire et la culture du pays, mais il y a un film très très fort qui s’appelle Les Huit balles meurtrières , et ça, c’est quelque chose que l’on demande toujours à l’étranger pour des festivals. Je sais qu’Aki Kaurismäki l’aime beaucoup, surtout la version longue car c’est celle que l’on a fait pour la télévision, qui dure plus de 5 heures. Mais c’est difficile de choisir car ils sont dans des registres très différents, mais il y a aussi le Renne blanc de 1952, c’est un film qui était au festival de Cannes en 1953. Jean Cocteau, qui était président du jury, lui a donné le prix du meilleur film fantastique. Et c’est un des seuls films d’horreur de notre cinématographie. Il est très demandé, en festivals ou en DVD.

Parce qu’il est aux antipodes de ce qu’on faisait en Finlande à ce moment-là ?
Non, je crois que c’est l’histoire. Cela touche la mythologie du pays, c’est-à-dire la transformation des femmes en animal. Donc, c’est quelque chose d’immortel, caché en nous, que l’on retrouve partout.

Y a t-il en ce moment, en Finlande, des cinéastes émergents, dont le talent semble prometteur ?
Là, je ne saurais pas dire ; nous avons de jeunes cinéastes intéressants, que l’on forme très bien.

 

 

entretien réalisé par Dorothy Malherbe

Derniers jours de l’exposition « Un regard sur le Poitou-Charentes » par Raymond Depardon

Salle de l’ancien marché de l’arsenal (sous le Carré Amelot) jusqu’au 8 juillet

Le Poitou-Charentes est une région qui m’a beaucoup intrigué. J’ai avançé dans cette terre comme si j’étais sur la planète Mars, avec bonheur. J’ai sillonné d’abord le Marais poitevin, endroit renommé mais où je n’étais jamais allé. J’ai parcouru par la suite le littoral, l’île de Ré, Royan. J’ai pris beaucoup de plaisir dans cette ville que je ne connaissais pas. C’est un endroit très « années 1950 » avec des aspects assez nostalgiques. J’ai ensuite visité les Charentes qui m’étaient totalement étrangères et j’ai été agréablement surpris. Je savais seulement que François Mitterrand était né à Jarnac. Comme on est proche de l’Aquitaine, je m’attendais à voir des terrains assez riches avec des grands vins. En fait j’ai trouvé une petite ruralité. Ça mériterait que j’y retourne !

Raymond Depardon