Ferdinand Zecca

Cinéaste, France

Ferdinand Louis Zecca est un réalisateur, producteur, acteur et scénariste français né le 19 février 1864 à Paris, décédé le 23 mars 1947 à Saint-Mandé. Il naît dans le milieu du spectacle vivant. Son père est chef-machiniste d’un café-concert, ses frères, comédiens.

Lui-même devient régisseur puis comédien. A l’occasion, il donne sa voix à des enregistrements de rouleaux de phonographe pour Pathé. Dans les prémices du muet, en 1899, il arrive assez curieusement au cinéma par le son. Il réalise pour Pathé un premier film sonore, Le Muet mélomane, en accompagnant sa projection du son d’un phonographe puis, pour Gaumont, Les Méfaits d’une tête de veau.

Ferdinand Zecca se tourne définitivement vers Pathé en 1900. Lors de l’exposition universelle de Paris où il tient un stand pour la société, il rencontre Charles Pathé qui l’embauche comme réalisateur. L’homme devient le cinéaste attitré de la jeune société et va faire sa fortune. Il cumule les différents postes techniques : scénaristes, décorateur, cadreur, acteur …

Son premier succès est Histoire d’un crime. L’œuvre comporte le premier flash-back du cinéma. Un condamné à mort revit dans ses derniers instants, le crime pour lequel il a été condamné. Les copies vont faire le tour du monde et permettre à Pathé d’accéder à la notoriété. En 1902, il entame le tournage de La Passion de Notre-Seigneur Jésus Christ qui ne sortira sur les écrans qu’en 1905. Le triomphe du film enfonce le clou.

Pathé entame une ascension irrésistible. Zecca sera très vite promu à la direction artistique de Pathé, supervisant le travail de nouveaux réalisateurs (Gaston Velle, Georges Hatot, Louis Gasnier …). Sa filmographie est en conséquence difficile à établir car son rôle était variable sur certains films qui ont pu lui être attribués. L’auteur s’essaiera à l’actualité reconstituée (Assassinat du Président McKinley) et aux films à trucs (La Baignade impossible), tous deux des genres propres à l’époque, au drame social (Au pays noir, La Grève …), à la féerie (La Belle au bois dormant, Le Chat botté …).

Sa filmographie très variée emprunte souvent à des œuvres qui ont déjà été élaborées par d’autres. Ferdinand Zecca va beaucoup puiser chez ses confrères et concurrents, essentiellement les réalisateurs britanniques mais aussi Georges Méliès. Il va ainsi faire sa propre Affaire Dreyfus après celle de Méliès, tourner la Loupe de Grand-Maman, utilisant le procédé de Magnificient-view (plan large puis gros plan) du pionnier britannique du cinéma George Albert Smith, la passion du Christ a déjà été portée à l’écran par Léar.

L’approche cinématographique de Zecca est moins artistique que commerciale, multiplier les genres et s’inspirer, voire plagier, ses contemporains a surtout pour objectif d’occuper le terrain commercial. Le but est atteint puisqu’en 1908, Pathé est une multinationale présente partout dans le monde et domine haut-la-main la production mondiale. En 1914, quand la première guerre mondiale éclate, il est missioné aux États-Unis pour s’occuper de la branche américaine de la société Pathé Exchange. Il revient en 1917 pour diriger le département Pathé-Baby, consacré aux films courts. La popularité de Ferdinand Zecca tient du fait que son nom est associé aux plusieurs milliers de bobines qui ont été projetées à travers le monde dans cette période du cinéma d’avant-guerre. Sa carrière est étroitement mêlée à l’essor de Pathé.