« Enceinte de quatre mois, je perds ma deuxième fille Marie par une interruption médicale de grossesse. Cette expérience douloureuse et éminemment personnelle porte un nom : le deuil périnatal. Je décide de filmer trois autres mères endeuillées, Juliette, Ikram et Kamila. Ensemble, nous décidons de tracer un chemin pour raconter ce qui ne se dit pas, la perte d’un enfant trop tôt disparu, nous interroger sur sa place, vacante mais impossible à occuper, et du chemin du deuil. »
« Mon dispositif cinématographique, c’est, caméra à la main, de les accompagner. […] Parce que l’acte de filmer est la seule chose qui me rassérène et redonne du sens à ce vécu. Ce deuil impacte profondément ceux qui le subissent. Le désir de faire ce film vient ainsi de l’envie de faire entendre la voix de ces femmes : je voudrais qu’elles racontent la manière dont cette perte a déstabilisé et mis en péril toute la vie autour d’elles. L’acte de filmer, de documenter ces histoires intimes, c’est apporter une réponse en image et en son à une myriade de questions […]. »
Eugénie Zvonkine, Cinémas 93, 2024