Avec La Tierra de los toros, Musidora invente un nouveau genre cinématographique alors inédit : le documentaire-fiction. Décrivant en images la vie des élevages de taureaux de corrida en Andalousie, sur le domaine même du torero-rejoneador Antonio Cañero, son compagnon de l’époque (1922), Musidora tient le rôle d’une journaliste-enquêteuse. Elle s’implique dans la vie locale avec humour et dérision, se déguise, tient plusieurs rôles, n’hésite pas à entrer dans l’arène… « Je suis d’une fierté indescriptible car on ne pourra pas me dire que je me suis fait remplacer dans les scènes où notre sexe peut commencer à dire : non ! Ce qui pourra, dans l’avenir, nous assurer peut-être un droit de vote. Sait-on jamais ? » (Cinémagazine 11 avril 1924).
Ce film était conçu pour faire partie d’un spectacle présenté en tournée, en Espagne comme en France. À l’issue de la projection, Musidora intervenait alors comme chanteuse et danseuse. Ce documentaire-fiction est composé de cinq tableaux : La Vie d’un ganadero, la veille d’une corrida ; La Corrida, le rejoneador ; La Laide ; Métamorphose ; Épilogue.