L’Île nue

Kaneto Shindo

Japon — 1961 — 1h39 — 35mm — noir et blanc

Titre original Hadaka no shima Scénario Kaneto Shindo Image Kiyomi Kuroda Musique Hikaru Hayashi Montage Toshio Enoki Son Kunie Maruyama Production Kindai eiga kyokai, Japon Source Splendor Films Interprétation Nobuko Otowa, Taiji Tonoyama, Shinji Tanaka, Masonori Horimoto

Sur une île quasiment désertique de l’archipel de Setonaikai (au sud-est du Japon), une famille travaille sans interruption pour faire pousser graminées et légumes. La difficulté de leur tâche vient essentiellement du manque d’eau, qu’il faut aller chercher sur l’île voisine, au prix d’efforts ininterrompus. Parmi les deux enfants, l’aîné va à l’école jusqu’au jour où survient un drame…

« Ce treizième long métrage de Shindo se présente comme un film d’une rare beauté et d’une profonde intensité dramatique. Ce résultat fascinant n’est pas le fruit du scénario, mais d’une mise en scène ingénieuse et profondément intelligente. Dans les Lettres françaises, George Sadoul fait également part de sa fascination pour le travail de Kaneto Shindo : « Dans L’Île nue, film sans paroles, la révolution du montage sonore devient plus évidente. Un simple soupir y prend une valeur expressive comparable à ce que fut un battement de paupière pour exprimer une profonde émotion au temps du muet. » L’Île nue est évidemment un film d’une incroyable richesse. Celle qui marque les mémoires d’une empreinte immuable liée à des valeurs universelles. Les efforts entrepris par nos héros sont simplement humains et, a fortiori, proches de tous les spectateurs. En supprimant les dialogues et en filmant le labeur, le drame et la beauté de la nature, Shindo affranchit son film de toute barrière culturelle. Son succès, tant public que critique, sera mondial. À chacun désormais, de faire abstraction de ses peurs face à un cinéma contemplatif et muet et de se plonger dans cette œuvre d’une rare force cinématographique. »

Georges Kaplan, dvdclassik.com