Ladislas Starewitch

François Martin

Comme cette rétrospective proposée à La Rochelle est bienvenue !
Il y a juste cent ans, Ladislas Starewitch réalisait ses premiers films, films ethnographiques qui témoignaient de son attrait pour une nouvelle technique, de son empathie envers la nature, la vie, les coutumes, les autres… L’année suivante, en 1910, il réalisait son premier film image par image pour montrer – souci didactique – la lutte entre deux insectes Lucanus Cervus. Constatant le grand effet produit sur son premier public, il ajoute un scénario au film suivant et commence à raconter des histoires… Il est jeune, autodidacte, ouvert à tout et perçoit d’emblée la capacité du cinéma à raconter avec ses propres outils : le montage, le trucage, le rythme… C’est le début d’une œuvre composée d’une centaine de films, le plus souvent des courts métrages d’animation, mais aussi des longs métrages avec acteurs (Y. Mosjoukine…) réalisés en Russie, dont la moitié a été conservée et restaurée.

Pourquoi R. Harryhausen, un des maîtres du trucage, pourquoi des réalisateurs comme T. Gilliam, T. Burton ou d’autres plus récemment se réfèrent-ils à L. Starewitch, ce dernier revêtant à travers ces hommages la silhouette d’un maître qui resterait largement une ombre, un fantôme tant peu nombreux sont ceux qui ont une vue d’ensemble de son œuvre. Pourquoi, de son vivant, L. Starewitch a-t-il connu un réel succès à la fois auprès du grand public dans les salles de France et du monde ce qui lui a permis constamment de vivre très confortablement, et auprès de spectateurs plus exigeants qui l’incluaient à la fin des années 1920 parmi les réalisateurs d’« avant-garde » aux côtés d’A. Gance, J. Vigo, A. Cavalcanti, M. Carné ou M. L’Herbier… Site Internet dédié à Ladislas Starewitch

Découvrez également le livre de Léona Béatrice et François Martin : Ladislas Starewitch (1882-1965), le cinéma rend visibles les rêves de l’imagination.
L’Harmattan, Paris, 2003, 484 pages.

Le Festival tient à remercier Léona-Béatrice Martin-Starewitch pour le prêt des précieuses ciné-marionnettes de l’exposition.