Vingt ans de recherche de films dans le monde entier, dans les caves, les greniers. Vingt ans de plaisir à restaurer et montrer des films glorieux ou obscurs, de les faire découvrir par tous les médias « connus et inconnus à ce jour ». Parce que le vrai plaisir, c’est celui que l’on partage. Vingt ans d’une aventure unique, saluée par des récompenses, awards, prix, objets en tout genre, mais surtout par les rires et les applaudissements de tous les publics, les plus grands comme les plus petits. Alors le moment est venu de confesser ma faiblesse. Ce succès, cette longévité, cette originalité, je ne les ai pas cherchés : ils ne sont pas le fruit d’une stratégie géniale ou machiavélique, devant mener l’entreprise au pinacle.
Non. Lobster s’est probablement imposé parce qu’il s’agit du fruit d’une passion, une vraie passion, solide et durable. Avec l’équipe qui s’est constituée au fil du temps, animée autour du film ancien par Eric Lange et moi-même, nous partageons chaque jour le cadeau merveilleux de l’étonnement devant la richesse de ces images que nous découvrons, et la joie de pouvoir les montrer. Merci à tous ceux qui ont cru en nous depuis le début. Merci aussi à ceux qui ont découvert plus tard notre travail, et qui partagent aujourd’hui avec nous l’envie de surprendre et de raconter des histoires si formidables.
Ces histoires que des pionniers ont inventées pour le plaisir, pour l’émerveillement des spectateurs, et qui sont donc forcément encore plus merveilleuses aujourd’hui. Alors, pour fêter nos vingt ans à La Rochelle, nous nous sommes offert quelques cadeaux. Une projection du Fantôme de l’Opéra (avec quelques surprises inédites), dans deux versions (puisque nous avons récupéré la première version il y a quelques semaines). Puis nous découvrirons l’histoire formidable du son et de la couleur au cinéma, qui pourraient bien avoir une suite encore plus patafiolante si nos amis les diffuseurs apprécient. Piano, musique, spontanéité, rire et poésie. Un cocktail qui guide nos travaux et notre action au jour le jour.
Alors, vingt ans, un succès ? Peut-être. Comme le disait George Bernard Shaw, « le secret de la réussite, c’est de durer ! ».