Le Studio Action

Depuis bientôt 12 ans, le Studio Action au moyen d’une, deux puis maintenant six salles se consa-cre à la défense et à l’illustration du cinéma américain. Quand on parle de cinéma américain, on pense immédiatement à cinéma hollywoodien. Une centaine de rééditions de classiques (Elmer Gantry le charlatan de Richard Brooks, Une fem-me dangereuse de Raoul Walsh), ou même de films dits de « série B » (L’ennemi public de Wil-liam Wellman), enfin l’édition de films « refusés à la sortie » par des distributeurs timorés (Un en-fant attend de John Cassavetes), sont à mettre à l’actif du Studio Action et de sa collaboration avec des distributeurs tels que Les Grands Films Classiques. Mais le Studio Action ne saurait limiter son optique à l’oeuvre des « pères » : il s’érige, en fait, en défenseur du cinéma américain contemporain (Pollack, Penn, Pakula) tout en stigmatisant les fausses valeurs ; il fait connaître aux français un prodigieux cinéma indépendant qui, sans lui, n’aurait pu trouver grâce aux yeux d’un distribu-teur (Milestones de Robert Kramer, Harlan Coun-ty de Barbara Kopple, Le tonnerre rouge de Clau-de Fournier, Alambrista de Robert Young). Enfin le Studio Action a mis en valeur un rap-port différent entre exploitants et spectateurs, un rapport basé tout simplement sur l’amour commun du cinéma. Mais cela ses animaeurs ne l’on pas découvert tous seuls : ils l’ont appris d’un grand professeur : Henri Langlois.