Australie / SYDNEY FILMMAKERS COOPERATIVE
Il existe six Filmmakers Coopératives, ou coopératives de cinéastes en Australie, soit une par Etat (Melbourne, Sydney, Adélaide, Brisbane, Hobart et Perth). Elles forment entre elles une fédération de coopératives. La Sydney Filmmakers Coop fut créée il y a environ 10 ans, et elle est la plus ancienne. Axée principalement vers la distribution elle fonctionne sur le modèle international des coops de cinéastes, basé sur la New-York Filmmakers Coop (le cinéaste dépose une copie, partage à 50/50 ou 75/25 des sommes de locations). L’originalité de la coop réside dans le fait que cohabitent dans la même coop les ciné-astes expérimentaux, les cinéastes féminis-tes et les cinéastes militants avec aussi par-fois des films à acteurs. Les cinéastes femmes tiennent un rôle im-portant dans la coop ; en effet selon une statistique récente les dix films les plus loués par la coop sont des films de femmes. Un Women’s Film Group s’est constitué en 1972 à Sydney. Tout en demeurant dans la structure et en utilisant les facilités de la Sydney Coop, le groupe s’occupe directement de la diffusion et de la production de ses films. Cette semi-scission s’avérait né-cessaire du fait de la négligence ou de l’in-différence apportées à la Coop aux films féminins/féministes. Les Coopératives, ainsi que les cinéastes pour leurs projets de films reçoivent une assistance considérable de la part du gou-vernement australien, par l’intermédiaire aujourd’hui de la Australian Film Commis-sion (anciennement le « Exprimental Fund » du « Australian Council for the Arts »). Cependant il est établi qu’il n’est pas tou-jours aussi aisé d’obtenir des subventions pour produire des films féministes ou mili-tant (traitant par exemple du problème du racisme, des émigrants, ou du mouvement des aborigènes…) que pour des films expé-rimentaux. La Coop sert surtout de centre de ressources pour les cinéastes : comment obtenir une subvention pour un film, où trouver l’équi-pement, entr’aide entre cinéastes, achats de stocks de films, renseignements géné-raux et sur les autres coop ou festivals dans le monde.
Belgique / LA FEDERATION INTERNATIONALE DU CINEMA SUPER-HUIT
La fédération internationale se veut une structure de coordination et d’échange, en-tre tous les groupes et créateurs qui utili-sent le super huit comme un moyen d’ex-pression ou d’animation. Il est souhaité que tous les pays où des activités centrées sur le cinéma super-huit se développent soient représentés au sein de la fédération. Les buts initiaux de la fédération sont : – matérialiser l’idée d’internationalisme qui est au coeur de toute action super huit ; – donner une assise concrète à l’effort de création et de diffusion qu’on a pu observer depuis cinq ou dix ans dans de nombreux pays. En se réunissant dans une fédération, les pays membres veulent manifester leur dé-sir de passer à une nouvelle étape, plus rigoureuse que les activités dispersées et souvent informelles observées jusqu’ici.
Canada/Québec / LE MONTFAUCON RESEARCH CENTER
Créé à Bruxelles en 1972, le Montfaucon Research Center est un organisme interna-tional sans but lucratif. Le M.R.C. a publié des livres. Sa troupe théâtrale a monté des spectacles au Brésil, en Colombie, mais aus-si en France, en Angleterre et en Italie. Il a été chargé de créer des programmes ex-périmentaux pour Radio-France. La section cinéma du Centre a réalisé huit films et elle est actuellement installée à Montréal.
Espagne/Pays basque / LE CINEMA BASQUE
Depuis quelques années, on assiste peu à peu au développement d’une cinématogra-phie basque. Phénomène isolé en Euskadi, les intentions se sont concrétisées. Presque tous les documents ont leur point de départ dans des faits accompagnés par-fois d’une analyse politique. L’infrastructure de production n’existant pas, les films sont les produits d’efforts constants et individuels des réalisateurs. Englobant la double fonction d’informer et de communiquer, indépendant de par son système de production parallèle, le cinéma basque se conçoit plus dans une probléma-tique de lutte des groupes militants et politiques, que dans une perspective esthétique cinématographique.
France / DESSINS ANIMES ET FILMS D’ANIMATION
Le cinéma d’animation en France survit. Mais il est encore plus touché que le ciné-ma officiel par la crise, car il était déjà malade. Malgré tout, de nombreux jeunes auteurs travaillent en France et réussissent un jour à montrer ce qu’ils font. « …Envie de crier le scandale dans lequel se traîne l’animation en France, le mépris dans lequel elle baigne. Pas au niveau des créateurs bien sûr. Pas au niveau des vision-neurs également. Mais au niveau des inter-médiaires, des programmateurs, des distri-buteurs et autres… Envie d’étaler les pro-blèmes de distribution, de montrer les diffi-cultés matérielles de création et tous les emmerdements que ça entraîne. Envie de montrer les joies que l’animation peut ap-porter… ». / Fantasmagorie avril 74.
France / CINE-FEMMES INTERNATIONAL
Un nouveau cinéma est en train de naître, celui des femmes désireuses de pouvoir s’exprimer librement, de faire connaître leur oppression et de dénocer le sexisme de la société actuelle. Egalement un public nouveau se manifeste, lassé de l’image de la femme proposée de tout temps par le cinéma traditionnel. Ainsi sont apparus des « circuits alternatifs femmes » comme il y a des circuits autour des problèmes ouvriers ou paysans. Les luttes des femmes désormais sont ins-crites au sommaire des différentes manifes-tations cinématographiques d’avant-garde ou parallèles. C’est à partir de ces demandes et besoins précis que nous avons créés cette associa-tion qui fonctionne comme une sorte de re-lais, à la fois utile au réalisatrices et au pu-blic. Nous avons commencé à constituer une pe-tite cinémathèque de films réalisés par des femmes et les proposons aux femmes et aux groupes divers qui nous écrivent ou nous appellent quotidiennement : groupes fem-mes de province, M.J.C., lycée, facultés, comités d’entreprise en France et à l’étran-ger. Nous prenons en charge l’organisation de ces projections, rencontres, festivals et la plupart du temps nous nous occupons aussi des animations ou débats.
Nous tenons à la disposition des personnes intéressées une liste des films que nous dif-fusons, classés par thème, avec des indica-tions de normes et de prix. Outre des films à caractère narratif, nous proposons aussi des films d’intervention, des documentaires, enfin des films expéri-mentaux. Quelques_ thèmes parmi d’autres : Femme à la recherche de son identité, Image de la femme dans les médias, Créativité, Maternité, Education, Prostitution, Viol et Violence. Il est encore trop tôt pour donner une dé-finition du cinéma féministe, cependant tous ces films ont un dénominateur com-mun : être le regard nouveau des femmes sur elles-mêmes, regard nouveau puisqu’il passe par la prise de conscience féministe. Actuellement nous nous efforçons d’assurer (sans subvention aucune) la continuité de la diffusion et de la promotion de films réa-lisés par des femmes, en trouvant des films nouveaux, et en intéressant des circuits de plus en plus nombreux. Notre souhait le plus profond, c’est qu’il y ait de plus en plus de femmes qui prennent la caméra et s’approprient les moyens de production.
France / COLLECTIF JEUNE CINEMA
Le Collectif Jeune Cinéma regroupe un certain nombre de réalisateurs désireux de voir se développer une forme de cinéma dont le mode de production, plus autonome et plus artisanal, est orienté par une volonté de fabrication d’un type de films différents de ceux produits dans le système actuel. Le Collectif Jeune Cinéma se reconaît dans une non-spécificité, c’est dire que s’y cô-toient des travaux très variés dans leurs recherches. Notre revue « Cinéma Différent » paraît de façon régulière pour rendre compte du tra-vail théorique et pratique de chaque ci-néaste et informer de l’activité toute en-tière du cinéma indépendant (articles de fond, interviews, compte-rendus de mani-festations cinématographiques).
France / CINOC FILM
Le groupe qui, après avoir réalisé quatre films (« La bourse ou la vie », « Cramat », « La place au soleil » et « La terrasse ») a édité pendant deux ans la revue Cinoc, vient de créer Cinoc-Films : coopérative re-groupant des cinéastes occitans / unité de production et de distribution de films super-8 / atelier au sein duquel des échan-ges et un travail collectif se développent, à partir d’une pratique, une réflexion sur le cinéma et particulièrement dans le cinéma occitan en super-8. Les cinéastes de Cinoc-Films sont le pro-duit d’un espace géographique et culturel précis. Cet espace, l’Occitanie, est celui de leurs films. Un homme, l’Occitan, en est le centre. C’est en affirmant leur identité, en tenant compte de leur différence et à par-tir des réalités spécifiques de l’Occitanie et des Occitans, qu’ils font leurs films. Cinoc-Films se fixe comme objectifs de pro-duire des films didactiques, de collectage et de contre-information, en même temps que des films qui questionnent le quotidien.
France / COOPERATIVE DES CINEASTES
La Coopérative des cinéastes s’est consti-tuée pour promouvoir diverses pratiques de cinéma qui se différencient des productions commerciales en assurant aux films dépo-sés une diffusion qui ne s’apparente pas à une circulation de marchandises. inanité de toute censure et en opposi-tion aux procédés idéologiques, aucune cen-sure/sélection n’est exercée : tous les films de tous formats sont acceptés et inscrits au catalogue. Ce catalogue, diffusé le plus lar-gement possible (maisons pour tous/de jeu-nes / de la culture, comités d’entreprise, foyers de travailleurs, ciné-clubs, groupes divers…) permet à toute personne ou collec-tifs, de prévoir une programmation. Les réalisateurs participent sur invitation aux séances de projection. Des projections pu-bliques régulières à Paris suscitent un tra-vail de réflexion critique entre réalisateurs et spectateurs. – en visant principalement l’organisation matérielle d’une unité de production qui permette la prise de vues et de sons, le tira-ge des copies et le montage, réduisant ain-si la dépendance économique des pratiques du cinéma en question. Déjà, des contacts avec les Coopératives étrangères, des études comparatives (maté-riels, tarifs) et une entr’aide effective faci-litent la réalisation de films. La Coopérative, régie par la loi du ler juillet 1901, regroupe une quarantaine de cinéas-tes. Les responsabilités nécessaires à son fonctionnement ont été réparties parmi les plus actifs. Ceux-ci se réunissent en groupes de travail pour coordonner les projets, con-fronter les positions et exécuter les déci-sions prises. Tout dépositaire de films est libre de participer à ces activités. Un bulletin ronéoté publiant tout texte pro-posé, rend compte du débat interne qui se poursuit à la Coopérative.
Pays-Bas / LE CINEMA EXPERIMENTAL NEERLANDAIS
Né dans les années 68-69, il se rattache au mouvement international du cinéma indé-pendant. Ce mouvement est caractérisé par une opposition fondamentale aux critères habituels de production, de distribution et de conception du cinéma commercial ; cri-tères qui ont empêché le cinéma de devenir une véritable expression artistique. Les films expriment tous une volonté d’ex-ploration du matériau filmique et d’un re-nouvellement du rôle de la caméra. Les réalisateurs se sont regroupés en coo-pératives. En 1970, la Film-Makers-Cocpé-rative était fondée à Amsterdam, tandis que le Ciné Workshop s’organisait à l’Académie libre de La Haye. Si la Film-Makers-Coopérative disparais-sait après trois années de fonctionnement, le Ciné Workshop est devenu le lieu privi-légié du cinéma expérimental aux Pays-Bas. En 1976, enfin, était créé à Amsterdam le Holland Expérimental Film dont le but est de faire connaître, par le biais des festi-vals, des projections dans des musées, des écoles, des universités, le cinéma expéri-mental. / Claude Brunel
Italie / DU BON (?) USAGE DU 16 MM ET DU SUPER-8
Pour établir ce programme Cinémarge/Italie et retenir 18 films, plus de 60 productions d’origines très diverses ont été visionnées. La difficulté qui a présidé à ce choix résulte plus d’une crise « d’idées .» que d’une sim-ple crise économique. Aussi cette sélection tente d’être une réponse critique à cet état de faits. Mis à part quelques inutiles travaux formels — qui ne sont rien d’autre que la mise en images d’une pensée agonisante — le « fa-meux » cinéma italien, brillant encore de ses derniers fastes, se veut une contestation « spéciale » de la culture mais, en fait, n’a d’autres fins que sa propre représentation.
Voici donc 8 heures de projection regrou-pées sous le titre générique « Super-8 et 16 mm : uso e abuso », et ce sera au public d’approuver ou de démentir notre choix. Voici donc l’Italie : laboratoire expérimen-tal de la pensée politique et culturelle du Vieux Continent. Le texte qui suit est une présentation rapide des différents travaux que nous avons regroupés. Vita e morte del Mondo et La Ragione vestita : deux courts métrages subtilement provocants réalisés par des enfants. Film 2 : collage « naïf » de chutes de pelli-cules. Compagno Gramsci : mise en images intel-ligente d’une chanson politique. Introduzione all’uso della macchina da pre-sa : présentation d’un travail politique et cinématographique, d’une grande rigueur in-tellectuelle, proposée par un Collectif d’ar-chitectes milanais. Italo Calvino : un uomo invisibile : les im-pressions d’un écrivain italien vivant à Pa-ris, dans une interview très fantaisiste. La ricerca dell’identita : court-métrage cul-turel qui dépasse la structure classique du genre grâce au travail de Marco Poma et Gianfranco Bruno. Una ragazza senza cuore : cette adaptation de L’ennui de Moravia est la seconde expé-rience réussie de long-métrage réalisé en super-8. Les films politiques : un des films/docu-ments du Collectif Cinéma Militant (Milan), La citta del capital : sur l’occupation des maisons vides. Filmando in citta : un film utilisé dans le cadre d’une enquête parlementaire. La parte lassa : le discours cinglant des au-tonomes milanais. Mole guarimo noi : un faux film « améri-cain » sur les méthodes carcérales utilisées envers les détenus condamnés pour usage de drogue. Una vita d’eroina/Patrizia : un film vidéo déchirant : la confession d’une héroïnomane. Quelques films expérimentaux du collectif « La Palma » de Bologne : Solo zucchero : ironie/drogue et Quotidiano : un paisible underground tardif, truffé d’effets optiques. La ripetizione, Mémoria tattile et Raccolta 75 : trois films de Paolo Gualandi qui sont une étude sur le comportement, la percep-tion et les rapports images/paroles/sen-sations. Et l’Eros ? le voilà avec Alice nel paese del Pepping Tom ». Au nom des critères stylistiques et plus profondément culturels qui, comme cela a été précisé plus avant, ont guidé notre choix, il nous semble que la programmation présentée au public rochelais sera le reflet réel de l’insolite et insaisissable réalité qui est celle de. l’Itaie de 1978. Un dernier point : le choix opéré ici n’a ad-mis aucune concession au snobisme festi-valier. Entre l’utilisation et l’abus des moyens de communication, nous avons choisi l’utilisation. / Oscar Melano.
Venezuela / LE VENEZUELA EN SUPER-8
L’histoire du Super-8 vénézuélien n’est pas vieille. Un groupe de réalisateurs, l’A.C.A. (Amateur Cinéma Association) existe depuis 12 ans. Son activité principale consistait en l’organisation, chaque année, d’une projec-tion des films qu’ils avaient réalisés dans l’année. Mais ceux-ci restaient des films de voyages, des documentaires, des « films de famille ».
A la même époque, d’autres réalisateurs tra-vaillaient sur des films Super-8 différents, plus libres, plus créatifs, loin des schémas du « film fait à la maison » (home-movie). Seules quelques galeries d’art consentaient à les projeter. Le public touché était donc restreint.
Au début de 1976, un réalisateur, Julio Neri, et sa femme, Mercedes, organisent le ler Festival International du Film Super-8 de
Caracas. Pour la première fois étaient pro-jetés une cinquantaine de films originaires de 12 pays, en présence de quelques per-Éonnalités marquantes du Super-8 mondial. Le journal « S-8 Filmaker » qualifie ce fes-tival comme l’un des plus importants festi-vals mondiaux. C’est ici qu’il faut voir le vrai départ du Super-8 au Vénézuéla. En effet, de plus en plus de réalisateurs com-mencent alors à travailler en Super-8. En 1977, 10 nouveaux réalisateurs furent découverts lors du second festival.
Les films présentés à La Rochelle comptent parmi les plus représentatifs de « l’école vénézuélienne du Super-8 » : « Punto y Coma » de Ricardo Jabardo et « Heclio en Venezuela » de Carlos Castillo, ont d’ailleurs obtenus les ler et 2e prix du Festival de Caracas 1977.
Grande-Bretagne / THE LONDON FILM-MAKER’S COOPERATIVE
La London Film-Maker’s coop est une orga-nisation à but non lucratif créée en 1966 afin d’aider les réalisateurs indépendants dans la production, la distribution et la projection de leurs films. Organisée par et pour ses membres, la Coop est ouverte à tous ceux qui oeuvrent pour un cinéma indé-pendant. Les films déposés à la Coop restent la pro-priété de leur réalisateur auquel revienne 70 % des locations réalisées. Avec 800 films en catalogue, la Coop est un des plus impor-tants distributeurs anglais. La majeure par-tie des films sont d’avant-garde/poétique/ expérimentaux. Un atelier offre toute possibilité de travail à la fois en 16 mm et en super-8. Cet atelier est ouvert à tout réalisateur indépendant ayant déjà au moins réalisé un film.