King Vidor

Cinéaste, Etats-Unis

King Vidor est un réalisateur américain né le 8 février 1894 à Galveston au Texas et mort le 1er novembre 1982 à Paso Robles en Californie. Cinéaste au style épique et baroque, ses réalisations ont inspiré plusieurs générations de cinéaste. De David Lean à Michael Cimino, d’Orson Welles à Martin Scorsese.

King Vidor nait le 8 février 1894 à Galveston au Texas. En 1900, à l’âge de cinq ans, il survécut au grand Ouragan de Galveston qui frappa le Texas en faisant entre 6 000 et 12 000 morts. King Vidor est dans le livre des records pour la plus longue carrière de metteur en scène de cinéma. Son premier film date de 1913 avec Ouragan sur Galveston et son dernier de 1980 : le documentaire La Métaphore.

Il est le cinéaste de fresques cinématographiques parmi les plus imposantes du XXe siècle. Sa vision ample et démiurgique du monde prend sa pleine mesure dans les films épiques dont il deviendra le spécialiste. Quelques exemples : La Grande Parade (1925) sur la Première Guerre mondiale, La Foule (1927) intimiste mais à la vision monumentale, Le Grand Passage (1940) sur les guerres indiennes, Une romance américaine (1944) épopée industrielle malheureusement amputée par les producteurs, Duel au soleil (1946) , western de série B hypertrophié par D.O. Selznick et par la puissance visuelle de Vidor et enfin Salomon et la Reine de Saba (1958) ultime film du cinéaste et formidable péplum biblique.

D’une durée de 140 minutes, Une romance américaine, sa fresque sur l’industrie de l’acier (d’un budget record de trois millions de dollars) fut amputée de plus d’une demi-heure parce qu’il était urgent de multiplier les séances. Coupé sans l’aide du cinéaste, le film fut un immense échec et marqua la fin de la collaboration entre Vidor et la MGM. Lorsqu’il évoquera cet échec dans ses mémoires, Vidor semblera fortement marqué par cette expérience.

On note une adaptation dispendieuse et épique de Guerre et paix de Tolstoï en 1956 et une version romancée de la vie de Frank Lloyd Wright avec Le Rebelle en 1949. Ce film lyrique et flamboyant, basé sur le roman à succès d’Ayn Rand, est considéré comme le chef d’œuvre du cinéaste.

Fasciné par les bâtisseurs, les capitaines d’industrie, les chefs de guerre, bref : les « Bigger Than Life », il manifesta aussi un intérêt profond pour les anonymes et les oubliés des grandes sociétés, avec La Foule en 1928, Notre pain quotidien en 1934 ou Hallelujah en 1929 , premier film de Hollywood entièrement interprété par des Noirs. Le mélodrame célèbre Le Champion en 1931 , qui racontait l’amitié entre un petit enfant et un vieux boxeur raté, appartient lui aussi à la veine humaniste et sociale du cinéaste.

Vidor est le premier à avoir dirigé John Wayne. Cascadeur et figurant, il apparaît à 19 ans dans Bardelys the Magnificent (1926). Invisible depuis 80 ans, le film a été (re)découvert courant 2007. Il a été diffusé pour la première fois sur France 3 courant 2008. Bien qu’il ne soit pas crédité au générique (et que la scène faillit être coupée), il mit en scène un moment inoubliable de l’histoire du cinéma américain : la séquence où Judy Garland chante la chanson mythique Over The Rainbow dans Le Magicien d’Oz de Victor Fleming en 1939.