Chantage

Alfred Hitchcock

Grande-Bretagne — fiction — 1929 — 1h25 — noir et blanc — versions muette et sonore

Titre original Blackmail Scénario Alfred Hitchcock, Benn W. Levy, Charles Bennett d’après sa propre pièce Image Jack Cox Montage Émile de Ruelle Production British International Pictures Source Tamasa Distribution Interprétation

Anny Ondra, Sara Allgood, John Longden, Charles Paton, Donald Calthrop, Cyril Ritchard, Harvey Braban

Frank Webster, inspecteur de police à Scotland Yard, est attendu au restaurant par sa petite amie Alice. Mais une dispute éclate et ils se séparent. Peu après, la jeune fille accepte de suivre un artiste peintre dans son atelier pour y essayer une robe. Il tente alors de la violer, elle le poignarde. Frank, chargé de l’enquête, comprend que sa fiancée est impliquée dans ce meurtre. Elle a oublié ses gants à l’atelier du peintre…

 

Version muette

« L’aspect amusant de Blackmail, c’est qu’après beaucoup d’hésitations, les producteurs avaient décidé que ce serait un film muet, sauf pour la dernière bobine, car on faisait alors la publicité de certaines productions en annonçant “film partiellement sonore”. En vérité, je me doutais que les producteurs changeraient d’avis et qu’ils auraient besoin d’un film sonore alors j’avais tout prévu en conséquence. J’ai donc utilisé la technique du parlant mais sans le son. Grâce à cela, lorsque le film a été terminé, j’ai pu m’opposer à l’idée d’un “partiellement sonore” et l’on m’a donné carte blanche pour tourner, à nouveau, certaines scènes. »

Hitchcock/Truffaut, Éd. Ramsay, 1987

 

Version sonore

« Le premier film parlant de Hitchcock est un morceau de choix pour les fans. Il joue la carte du mélo pour tracer le portrait d’une brebis égarée nommée Alice. Les personnages un peu manichéens gagnent avec Hitchcock une ambiguïté bienvenue. Alice n’est pas une innocente aux mains sales, mais une coupable à la peau laiteuse, et c’est le regard de Hitchcock qui fait toute la différence. Visuellement, Blackmail est plein de trouvailles étonnantes. Le caractère un peu figé des décors est même déjoué le temps d’une scène de poursuite spectaculaire dans le British Museum, qui annonce les morceaux de bravoure des films de la maturité. »

Frédéric Strauss, Télérama